samedi 19 janvier 2013

L'étape de Foix avec le redoutable Mur de Péguère.

Comme prévu, le réveil est difficile. Les cheveux poussent à l'intérieur quand même un petit peu... Le petit-déjeuner est servi dans le jardin de la propriété MORA. Situé à l'arrière de la bâtisse rustique, digne du "Château de ma Mère", il s’étend sur plusieurs dizaines de mètres. Il fait bon y être !!! Je n'ai pas envie de quitter les lieux.

Finalement, c'est cette Chère Madame Mora qui nous mettra gentiment à la porte. Il est 9h30 !!! Limoux est à une heure de là. C'est le moment de saluer ces savoureuses personnes ! Et un souvenir de plus, un !!!!


Nous prenons la direction de la ville à la blanquette en passant par Carcassonne. Le prof d'histoire DOIT s'arrêter pour une photo. C'est impérieux !!! :))) Magnifique ville médiévale que la "Cité".



Mais nous ne nous attardons pas, il y a à faire !!! Nous arrivons à Limoux. J'enfile mes "vêtements de travail". Je suis prêt pour la photo du départ. A peine réalisée, je remballe. Tout comme dans la vallée de la Maurienne, je sens que la nationale qui sort de cette ville n'augure rien de bon. 

Et j'ai raison : deux kilomètres plus loin, nous sommes bloqués par un embouteillage. Nous ne voyons rien à cause d'un tournant une centaine de mètres plus loin. A un moment, une voiture remonte notre file à toute allure, se gare à notre hauteur. Un homme en sort, regard perdu, hagard et s'en va en courant vers ce fameux tournant. A cet instant précis, ça se débloque et nous pouvons passer. Nous arrivons au tournant avant l'homme et nous rendons compte qu'on réanime un motard gisant dans son sang... Est-ce le fils du gars qui court vers le lieu de l'accident ? Est-il toujours en vie ? Nous n'en savons rien et nous n'en menons pas large !!!! La vision de cet homme qui sort de sa voiture restera une image marquante de mon tour.

Je monte en selle quinze km plus loin, mais le coeur n'y est pas. Durant la première difficulté, le col du Protel, je prends le temps de téléphoner à Françoise pour  avoir un peu de réconfort. Je ne prends même pas la peine de regarder le paysage pourtant joli. C'est pas la joie...


Heureusement, chemin faisant, je tombe sur le tournage du film "La Grande Boucle", avec Clovis Cornillac. Cette anecdote me remet en selle et je reprends un peu du poil de la bête. D'autant plus que je passe dans les paysages merveilleux en plein pays cathare (aaahhh l'histoire !!). 

Je rejoins Eric Herbet. Vous savez, un de mes deux coéquipiers qui étaient au départ, à Liège, devant le Palais des Princes-Evêques. Il est en vacances dans le Sud et avait prévu, de longue date, de terminer cette étape-ci avec moi. Il m'attend en réparant tranquillement son pneu... il vient de crever. :)))))))) Ceci achève de me remonter le moral et c'est bien regonflé que je me mets dans la roue de la mobylette. Il reste 120 km.

Après une cinquantaine de km, nous entamons l'ascension du Port de Lers. Joli col que nous prenons calmement, à notre aise en profitant du paysage ensoleillé.

Nous arrivons au sommet, nous prenons les photos qui passeront certainement à la postérité :))) et nous redescendons dans la vallée par une jolie descente très technique. En bas, nous ne discutons plus beaucoup : on se prépare mentalement à un morceau de bravoure, le Mur de Péguère.

Nous entamons l'ascension avec un passage de plus ou moins six km à 7 ou 8% Et nous y voilà. On prend une route à gauche, on monte un peu plus, on tourne légèrement à gauche... et PAF !! LE MUR (18% pendant 1.5 km, puis 10% les deux suivants !!!!). Je ne regarde rien, je ne pense qu'à deux choses : rester gainé, bien en ligne et garder mon rythme. Eric est un peu plus loin. 



Et quand j'arrive au sommet, heureux d'avoir grimpé ce col, voilà ce qui m'attend. Encore une de ces petites joies qui ont fait que ce tour est inoubliable.


Eric me rejoint et nous posons fièrement devant la pancarte au sommet du col. Nous le méritons !!


De là, ce n'est plus qu'une longue descente vers Foix... que nous menons à tombeau ouvert, Eric et moi. On s'amuse comme des petits fous à nous relayer, à fond !!! Euuuhhh, j'ai dit relayer Eric Herbet, un des meilleurs rouleurs du GCV ???? Et bien oui !!! A ce moment, j'ai une petite idée sur l'état de ma condition physique. C'est bon. Et nous arrivons sur l'esplanade de Foix (trop de trafic sur la route où est jugée l'arrivée des pros, le surlendemain).


Eric s'en retourne à ses vacances. Je l'ai revu avec bonheur !! Je pense que lui aussi.

Nous soupons, mon père et moi, sur cette même esplanade à Foix, à l'ombre du château. Puis, nous nous en allons de l'autre côté de Toulouse, à Saint-Alban où nous attendent Hubert et Elyett DEJEAN. Leur chambre d'hôte est tout simplement superbe. Ce sont, eux aussi, d'anciens agriculteurs qui ont revendu leur domaine et se sont reconvertis dans l'accueil de touristes... ou de cyclistes en quête de rêves.

Après un massage rapide, je m'écroule, avec délectation, dans les bras de Morphée au milieu d'une chambre non moins délectable.

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