jeudi 12 juillet 2012

Chute dans le peloton !!!

Le jour de repos, nous avons logé à Laire de Mary, à 3 km de la frontière suisse. Madame Luthi nous y a accueillis avec énormément de bonne humeur et tout en sourire, nous a concocté un agréable repas la veille au soir. Le matin, elle a posé pour désormais traditionnelle photo avant de s'en aller travailler en... Suisse.


Nous avons passé l'après-midi à Annecy. Belle ville, superbe environnement. Bref, excellente journée, jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais oublié de rendre les clés à cette chère Madame Luthi !!! Retour du côté de Viry pour rendre ces fichues clés et recevoir en retour un t-shirt qu'elle avait oublié de me rendre. Nous nous sommes (re)dit au revoir !! 

Direction Villers-sur-Thones où nous attendaient Monsieur et Madame Avrillon. Ils nous ont logé dans une partie du chalet que vous pouvez voir en dessous. Ils sont installés au beau milieu de la chaîne des Aravis. De là, on peut monter le col de la Colombière ou celui des Aravis. Bref, je nettoie le vélo et m'aperçois que mon pneu avant est fendu (je peux voir la chambre à air !!). Vu ce qui nous attend demain, je le change vite fait ! faudrait pas qu'il vienne à éclater dans une descente. Ceci fait, nous soupons avec eux et leurs deux petits-enfants. Ce souper très agréable me permet, notamment, de prendre des nouvelles du Père Avrillon, le frère de mon hôte, que je connais depuis tout petit, finalement. Il va bien : il a pris sa pension et profite des jours qui passent dans un domaine qui produit... du Tavel ! La bonne planque. Faudra que je lui rende visite un de ces quatre. Je sais qu'il suit le blog, donc, Père Avrillon, si vous me voyez débarquer un jour, faites-moi visiter les caves !! ;))


Après un solide petit-déjeuner, il est temps de nous mettre en route. Nous rejoignons Georges Fohn et sa compagne... Françoise qui logent à la sortie d'Albertville, pile à l'endroit du départ réel. Je saute dans mon costume de cycliste et nous voilà en selle pour une journée qui s'annonce rude.


Nous entamons la monté après 20 km seulement. Le dénivelé est d'emblée très important. C'est pourquoi nous adoptons un rythme calme. Une approche de 23 km nous amène aux trois derniers qui nous permettent d'atteindre le sommet. Nous roulons dans une jolie vallée encaissée divisée en trois : la forêt, les villages et le final. Il y a quelques beaux lacets dans les villages. Et le final nous amène aux trois derniers km. Ils sont redoutables par la pente et par le fait qu'on les voit. Il faut donc enfoncer les pédales, coup après coup. Mais nous sommes parvenus ! Et sans trop de casse encore... enfin, quand je dis sans trop de casse, ça a failli être la cata : trop pris par une jolie cascade, j'étais inattentif et ai accroché le guidon de mon ami Georges. Résultat : tous les deux au tapis à 10 km/h devant nos compagnes respectives qui nous filmaient. Nous nous sommes relevés, très dignes, et, tout aussi dignement, avons demandé à nos partenaires respectives... de faire fonctionner la touche delete !!!




Une superbe descente menée à tombeau ouvert nous entraîne au pied de la seconde difficulté : le Col de la Croix de Fer par le Glandon. Pour avoir descendu ce côté en 2010 à La Marmotte, je savais que le début de la descente était très rapide et, donc, que la fin de la montée (dans l'autre sens) allait être d'autant plus éprouvant. Et c'est le cas !! 20 km d'approche plus ou moins sévères mais qui permettent de garder un rythme. Georges commence à peiner à la fin de cette phase. Il coince dans les deux derniers kilomètres - ils sont infernaux -, mais franchit le col au mental !!


Quelques minutes de récupération, puis nous nous lançons dans l'ascension de la Croix de fer. il s'agit d'effectuer la jonction de 3 km qui sépare les deux sommets. Nous avons une superbe vue du lac de Grand-Maison et de la vallée qui nous en sépare. En montant, nous sommes passés devant un berger qui commandait son chien afin qu'il ramène la partie du troupeau de brebis du bon côté de la route. Chacun son métier, mais il savait y faire, le gaillard. Le travail du chien était beau à voir. Mais nous devons continuer et atteignons le sommet comme des fleurs.



Nous descendons cette petite côte de l'autre côté. Impossible de pédaler : trop sineux. Je sais que, dans ce cas, début de la montée suivante est compliqué. C'est ce qui se passe ! Les deux premiers km du col du Mollard, j'ai les jambes lourdes. Georges également. Les miennes s'allègent au fur et à mesure que nous avançons, pas celles de mon ami ! Nous passons le sommet tout de même.


Georges décide alors, sagement, de jeter le gant, mais m'accompagne pour la descente. Nous arrivons près de Saint-Jean-de-Maurienne et je m'en vais seul en direction de... la Croix de fer, avant de bifurquer vers La Toussuire. Je lâche les chevaux. Comme tout est relatif, je me fais quand même gratter par un cycliste. Encore une leçon d'humilité !! Mais je continue sur ma lancée et m'en vais affronter ces 17 km d'ascension. Peu après Le Corbier, une voiture m'aborde "Vous êtes Rudy Clesse", "Oui", "Bravo, je suis Stéphane Truchet, votre hôte, je vous accompagne jusqu'à l'arrivée". Je me dis : "Génial, voilà encore un hôte qui prend son rôle au sérieux et en toute bonhommie". Qu'est-ce que je ne m'étais pas dit !!

Dès le début de la station, des gens étaient au balcon de leur appartement pour applaudir sur mon passage. Je me suis demandé  ce qui se passait. Oui, c'était bien moi qu'on encourageait !!! Au bout de la ligne droite, là-bas, tout au fond, j'ai vu un sacré paquet de personnes rassemblées attendant mon arrivée. Au franchissement de la ligne d'arrivée, ce fut pétard et confettis, interview d'un animateur et serrages de mains. C'était surréaliste. Comment un projet pensé au fond d'un fauteuil l'année passée prend-il une dimension comme celle-là ? Et bien, c'est le fait d'un gars qui y a cru et qui a rameuté toute la station pour mon arrivée prévue à 16 h. Il était 19 heures !!! Il paraît qu'à l'heure prévue, à peu près 150 personnes étaient sur la place de La Toussuire. La moitié est restée jusqu'à ce que j'arrive !!! Quel patience !! Les autres sont retournés chez eux et certains m'ont encouragé du haut de leur balcon.

Parmi cette foule, beaucoup de connaisseurs, sincèrement interpellés par la performance. Il y avait même un cycliste pro Srilankais. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est cette petite fille qui est venue vers moi et m'a donné un pièce d'un euro pour soigner les malades. Je la remercie, la choupette, du fond du coeur. Je remercie également Jane et Simon, 7 et 10 ans, qui n'ont pu rester en attendant mon arrivée. Je ne les connais pas, mais j'ai cru comprendre qu'ils ont été touchés, d'une manière ou d'une autre, par la maladie.

Et d'une manière plus générale, je souhaite remercier tous ceux qui ont participé à cette surprenante et émouvante réunion, que je les aie vus ou pas, qu'ils aient contribué au Fonds Ariane ou pas.

Ca, ça réchauffe un peu tout l'intérieur après une pareille étape.





Nous avons ensuite été pris en charge par Stéphane qui gère l'hôtel "Le Grand Truc". Françoise(s), Georges et moi avons été reçus comme des rois par la famille Truchet au grand complet (même celui qui va venir). Nous avons copieusement soupé dans un cadre merveilleux et avec une vue imprenable sur la station, la vallée et les sommets environnants.

Belle journée, suprenante à la fin, et belle soirée. Belle étape, en somme.

Et les pros ?? Et bien, ça va se neutraliser jusqu'à La Toussuire où deux purs grimpeurs vont sortir et se disputer la victoire (peut-être vont-ils sortir dans le Mollard). Je ne pense pas que les BMC pourront faire quoi que ce soit pour reprendre du terrain à Wiggins. Un nom ? Allez, je vais dire Pierre Roland... non, je déconne encore !!! Disons - un peu au hasard des grimpeurs - Samuel Sanchez.

L'anecdote du jour : pas à dire, c'est l'accueil à La Toussuire !! Comme à Rouen, je ne risque pas de l'oublier.

A demain.

PS : depuis, j'ai appris que Christelle Robaye, une fille d'Arlon (que j'apprécie) et un autre gars (malheureusement, je ne sais plus qui - qu'il se manifeste s'il lit ce post) ont assisté à l'arrivée de La Toussuire. C'est bon d'avoir des témoins parmi mes connaissances !!!

8 commentaires:

  1. Encore une fois toutes mes félicitations Rudy. Ce que tu accomplis là est digne d'un grand! C'est un réel plaisir de suivre chaque jour tes performances. Amitiés à Denis. Nul doute que ce papa doit être SUPER FIER de son fils. Bonne continuation.

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  2. Un oubli,je suis Marianne Degives

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  3. n'est-ce pas,marianne, qu'il est digne d'un Eddy merckx, mon fils
    Eliane

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  4. Tu m'as donné la chair de poule en lisant ton arrivée de la station !!! Tu le mérites bien ;) juste une chose... c'est pas parce que les pros tombent que tu dois faire pareil :) MDR... dommage qu'il y a eu le "delate" ;) envoyé à vidéo gag peut être que tu aurais eu encore un peu de sous pour l'association... (je rigole !!!) Bonne fin de journée. Michèle

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    1. C'aurait peut-être été le buzz du jour, c'est vrai, mais quand même, faut pas faire feu de tout bois !! On a notre ego !!

      Quant à l'arrivée, elle était "chair-de-poulante", c'est clair.

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  5. Félicitations pour cette étape. Je l'ai regardée à la télé et j'ai pensé à toi et aux efforts que tu as du fournir. Respect!

    Par contre ton pronostique... wwwwaaarrrffff je suis plié en deux. Sacré déconneur va!

    Ton frangin

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  6. hier ce fut une belle journée,réussie.continue.mony pauly tante irène et jean luc mouyon.bravo!

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